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LA CORSE EN SELLE AVEC LES CYCLOTOURISTES MATHEYSINS

 

Seize membres des cyclos matheysins ont récemment traversé la Corse de Bastia à Porto Vecchio, dans une itinérance de plusieurs centaines de kilomètres entre mer et montagne.

La Corse est taillée pour la marche à pied avec son célèbre GR 20. Les cyclistes ont désormais leur grande traversée, une enfilade de routes sillonnent l'ile de beauté, loin des grandes transhumances de moteurs pétaradants. Le « Pascal Paoli », ferry du nom d'un ancien chef de la république corse vient d'accoster à Bastia. La cité génoise s'éveille dans la lumière du petit matin.

Deux fourgons chargés jusqu'à la gueule conduisent la petite troupe à Ponte Leccia point de départ d'un périple de 9 jours, selon un axe nord-ouest, sud-est.

La cadence de pédalage est laborieuse après ce long transfert. Un petit groupe s'aventure cependant dans la vallée du « haut Asco », sous l'œil du mont Cinto, le point culminant de I'lle.

 

 

 

 

 

 

Le timon de la remorque à vélo casse à la surprise générale dans les jours qui suivent, compliquant la logistique savamment pensée. L'esprit de débrouillardise du groupe aura tôt fait de remédier au problème, l'objectif du départ sera maintenu contre toute attente.

Une Corse sauvage et préservée

La découverte de l'ile et de ses curiosités s'est faite à la force du mollet avec parfois ce luxe de pouvoir poser le vélo pour partager quelques instants avec les autochtones fiers de leurs traditions. Pénétrer leurs racines millénaires ou esquiver contre toute attente leur penchant nationaliste, pour une minorité, demande de la résilience.

La chaleur souvent accablante, la difficulté de certains cols de bonne longueur ont donné du sens aux horizons gagnés par la force du jarret. Paysages époustouflants, décors sauvages, villages assoupis au cœur de l'après-midi, ont fait naître au fil des errances et des rencontres des belvédères inédits sur la mer proche ou face aux vallées bleutées à l'infini. Tout ici contribue à s'immerger dans cette culture corse qui reste tout de même une terre de tous les excès. 

La gastronomie se taille la part du lion dans cet univers préservé (le sanglier de l'auberge du col St Georges, un met princier, les glaces « cédrat et myrte » de Belgodère). 

Le patrimoine bâti et religieux, omniprésent crée le décor dans la quiétude des petits villages traversés.

On finit par se rendre compte de la toute puissance de la montagne. Au détour de la route en lacets, bouillonnements argentés des torrents ou marines de couleur turquoise font vivre intensément la magie du vélo. Nous sommes ici au coeur de forêts aux essences multiples.

Chaque traversée de col donne le sentiment de découvrir un nouveau monde, ces « Bocca » sont souvent constituées de grands plateaux d'estive où paissent quelques vachettes éparses. Le cochon est roi, trottinant paisiblement le long de la chaussée, l'animal sera rapidement élevé au rang de mascotte favorite du cyclotouriste.

La découverte des « Calanche di Piana », accessibles par une route en balcon étroite, « l'une des merveilles du monde » d'après Guy de Maupassant, a constitué un moment à part. Les cathédrales de roche ocre dans le soleil d'une fin d'après-midi invitent à l'imagination avant de plonger dans la mer d'un bleu profond.

La dernière étape du parcours se fait à partir du Col Saint Georges jusqu'aux portes de Port Vecchio en bord de mer. La route excellente en beau granit rouge serpente au milieu des pins odorants. Elle permet d'accéder au col de Bavella, situé à 1218 m. haut lieu de la grimpe. Le regard est attiré par la chaine des aiguilles éponymes connues du monde entier. Ces cathédrales de granite aux reflets ocre forment la dernière grande barrière rocheuse de la montagne corse.

Le camping Arutoli à Porto Vecchio, fière de ses plages de sable blond, est atteint au cœur de l'après-midi au terme d'une étape soutenue.

Le lendemain, le long voyage retour à bord du Ferry « le kalliste » referme les pages de ce carnet d'un voyage sportif accompli.

JOËL CHALLON 

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